L’haltérophilie, discipline intégrée aux Jeux Olympiques, est bien plus qu’une simple tentative de soulever les charges les plus lourdes possible au-dessus de sa tête. C’est un art qui demande une maitrise exceptionnelle, respectant des règles précises et rigoureuses.
Cette discipline se caractérise principalement par deux mouvements olympiques reconnus mondialement : l’arraché, communément appelé́ le « snatch », et l’épaulé-jeté, également connu sous le nom de « clean and jerk ».
Cependant, l’impact de l’haltérophilie ne se limite pas à la salle de sport. En effet, cette pratique est devenue un outil essentiel dans la préparation physique de nombreux autres sports. Elle est reconnue pour son influence positive sur le développement de la coordination, de la force et de l’explosivité́ chez les athlètes.
Un Aperçu Historique : L’Haltérophilie à Travers les Âges
De la préhistoire à nos jours, l’expression de la force physique pour démontrer sa vigueur et sa masculinité a toujours été présente, que ce soit par le soulèvement de troncs d’arbres, de pierres ou plus récemment, de barres olympiques.
La première apparition aux Jeux olympiques remonte à 1896, à Athènes. À cette époque, plusieurs mouvements étaient pratiqués : le levé à un bras, à deux bras, l’arraché à un bras, l’épaulé à un bras, et enfin, à deux bras. Ce n’est qu’en 1920 que les catégories de poids font leur apparition : -60 kg, -67,5 kg, -75 kg, -82,5 kg et +82,5 kg.
En 1924, trois mouvements étaient au programme : l’arraché, l’épaulé-jeté et le développé debout. L’année suivante, en 1925, l’haltérophilie est officiellement reconnue en tant que sport olympique. Cependant, en 1972, le développé debout est supprimé en raison de tricheries et de risques de blessures. Dès lors, seuls les deux mouvements olympiques sont restés pratiqués. C’est également cette année-là que l’haltérophilie et le powerlifting sont devenues deux disciplines distinctes.
Il convient de noter que la participation des femmes aux Jeux olympiques dans cette discipline ne remonte qu’aux Jeux de Sydney en 2000.
L’haltérophilie a fait face à des menaces d’exclusion des Jeux en raison de nombreux cas de dopage dans ce sport. Depuis les années 2010, elle est sous les feux des critiques. Entre 2008 et 2012, 30 médailles ont été retirées en raison de problèmes de dopage. La fédération s’efforce de redorer le blason de ce sport et a réussi à garantir sa présence jusqu’aux Jeux de 2028 aux États-Unis.
Déroulement d’une Compétition d’Haltérophilie :
Comme mentionné précédemment, une compétition d’haltérophilie se concentre sur deux mouvements spécifiques. L’objectif principal est de soulever le poids le plus lourd possible avec trois essais accordés pour chaque mouvement. Le classement final se fait en additionnant les deux meilleures barres validées par l’athlète.
Premier Mouvement – L’Arraché ou « Snatch » :
L’arraché est le premier mouvement de la compétition.
Position de Départ : La barre est placée horizontalement devant les jambes de l’athlète.
Prise de la Barre : L’athlète agrippe la barre des deux mains en position de pronation.
L’Exécution : D’un seul mouvement, la barre est tirée au-dessus de la tête. Pendant cette phase, l’athlète doit réaliser une flexion ou une fente avec les jambes pour permettre le mouvement. La barre peut glisser le long des cuisses et des genoux.
Critères de Validation : Durant le mouvement, aucune autre partie du corps que les deux pieds ne doit entrer en contact avec le sol. La barre est validée si la charge soulevée se trouve en position finale, immobile, avec les bras et les jambes tendus. Les pieds doivent être sur la même ligne. L’athlète attend alors le signal de l’arbitre pour reposer la barre au sol.
Chaque haltérophile a trois tentatives pour réaliser l’arraché avant de passer au deuxième mouvement.
Après l’arraché, les haltérophiles passent au deuxième mouvement,
L’épaulé-jeté, également connu sous le nom de « clean and jerk », se compose de deux phases distinctes :
La Première Partie – L’Épaulé ou « Clean » :
Position de Départ : Tout comme pour l’arraché, la barre est placée horizontalement devant les jambes de l’athlète.
Prise de la Barre : L’athlète agrippe la barre des deux mains en position de pronation.
L’Exécution : D’un seul mouvement continu, la barre est soulevée jusqu’aux épaules. Pendant ce mouvement, l’athlète fléchit ou effectue une fente avec les jambes pour permettre la montée de la barre. La barre glisse le long des cuisses et des genoux. Il est essentiel que la barre ne touche pas la poitrine avant d’atteindre la position finale.
Position Finale : La barre reste sur les clavicules ou au-dessus de la poitrine, positionnée au-dessus des mamelons ou sur les bras complètement fléchis. Les pieds sont replacés sur la même ligne, les jambes sont tendues, prêtes pour la phase suivante.
La Deuxième Partie – Le Jeté ou « Jerk » :
Après avoir fléchi les jambes, l’athlète effectue une extension simultanée des jambes et des bras pour amener la barre à bout de bras, tendue verticalement au-dessus de la tête. Ensuite, il replace ses pieds sur la même ligne, bras et jambes tendus, jusqu’à ce que les arbitres signalent de reposer la barre sur le plateau. L’athlète doit demeurer immobile jusqu’à ce signal.
Il est important de noter les remarques suivantes : après l’épaulé et avant le jeté, l’athlète est autorisé à ajuster la position de la barre. Cependant, cela ne doit pas conduire à une confusion. Il ne s’agit en aucun cas d’accorder un essai supplémentaire de jeté à l’athlète, mais simplement de lui permettre de :
a) Retirer ses pouces ou décrocher la barre, si cette méthode est utilisée.
b) Abaisser la barre afin de la reposer sur ses épaules, si elle est placée trop haut, entrave la respiration ou provoque des douleurs.
c) Modifier l’écartement de ses mains pour une meilleure prise.
L’athlète a trois essais pour chaque mouvement. En cas d’égalité, c’est l’athlète qui a soulevé la barre la plus lourde au mouvement épaulé-jeté qui est considéré en tête.
Une fois que les trois essais ont été effectués, les juges comptabilisent la meilleure barre validée de chaque mouvement pour les additionner et ainsi calculer le total. Ce total détermine la performance totale de l’athlète dans la compétition.
Les catégories :
L’haltérophilie est un sport qui utilise des catégories de poids pour classer les athlètes, tout en tenant compte du sexe et de l’âge. L’International Weightlifting Federation (IWF) reconnaît trois catégories d’âge distinctes :
- « JEUNES » de 13 à 17 ans
- « JUNIORS » de 15 à 20 ans
- « SENIORS » à partir de 15 ans
Pour les hommes juniors et seniors, il existe dix catégories de poids corporel. Toute compétition se déroulant selon les règles de l’IWF doit respecter l’ordre des catégories suivant :
55 kg
61 kg
67 kg
73 kg
81 kg
89 kg
96 kg
102 kg
109 kg
+109 kg
Pour les femmes juniors et seniors, il y a également dix catégories de poids corporel, et les compétitions conformes aux règles de l’IWF doivent se tenir selon l’ordre des catégories suivant :
45 kg
49 kg
55 kg
59 kg
64 kg
71 kg
76 kg
81 kg
87 kg
+87 kg
Cependant, aux Jeux olympiques, le nombre de catégories a été réduit :
Catégories Masculines :
61 kg
73 kg
89 kg
102 kg
+102 kg
Catégories Féminines :
49 kg
59 kg
71 kg
81 kg
+81 kg
Ces catégories de poids déterminent dans quelle division un athlète participe lors des compétitions, offrant ainsi une compétition équitable en tenant compte des différences de poids corporel entre les concurrents.
Matériel utilisé :
Le Plateau de Compétition :
Carré
Dimensions de 400 cm de côté
Hauteur de 10 cm
Les Barres :
Une barre d’haltérophilie se compose des éléments suivants :
La barre principale
Les disques
Les colliers de fixation
Types de Barres :
Il existe deux types de barres, distinctes selon le genre :
Barre masculine : Pèse 20 kg
Barre féminine : Pèse 15 kg
Les Disques de Compétition avec leurs Poids Correspondants et Couleurs :
25 kg : Rouge
20 kg : Bleu
15 kg : Jaune
10 kg : Vert
5 kg : Blanc
2.5 kg : Rouge
2 kg : Bleu
1.5 kg : Jaune
1 kg : Vert
0.5 kg : Blanc
Les colliers pour bloquer les disques font 2.5kg chacun
Equipement obligatoire / optionnel :
Obligatoire :
L’athlète se doit de porter un singlet d’haltérophilie, une tenue semblable aux powerlifter.
Ainsi que des chaussures de sport (pas forcément d’haltérophilie)
Non obligatoire :
- Collant
- T-shirt
- Short
- Chaussettes
- Ceinture (d’une largeur maximale de 12 cm)
- Bandage(s)
- Sparadrap(s)
- Bande(s)
- Gant(s) et/ou protection(s) de paumes
- Sous-vêtement(s)
- Bijoux/accessoires
- Accessoires de coiffure
- Accessoire sur la tête, éventuellement religieux
Les Minima et l’Impact des Catégories de Poids en Haltérophilie :
En haltérophilie, les minimas sont des normes minimales de performance que les athlètes doivent atteindre pour accéder à des compétitions prestigieuses telles que les championnats nationaux, continentaux ou mondiaux.
Prenons un exemple concret : un athlète pesant actuellement 71 kg et évoluant dans la catégorie des -73 kg. Son meilleur total soulevé est de 170 kg, ce qui lui permet de remplir les critères minimaux au niveau départemental. Il ne lui manque que 10 kg pour atteindre les minimas régionaux.
Si cet athlète décide de perdre 4 kg pour descendre dans la catégorie des -67 kg tout en conservant son total soulevé, il validera ainsi les critères minimaux régionaux pour cette catégorie. Cependant, il est important de noter que la perte de poids peut potentiellement entraîner une perte de force, même si cela signifie soulever moins lourd dans une catégorie de poids inférieure. À l’inverse, prendre du poids ne garantit pas nécessairement un gain de force.
Le jeu des catégories de poids en haltérophilie réside dans la recherche de la catégorie optimale pour obtenir les meilleures performances. Choisir une catégorie spécifique implique souvent un équilibre subtil entre le poids de corps et la force, chaque changement de catégorie nécessitant une évaluation minutieuse de ses avantages et inconvénients sur les performances individuelles.
Je vous mets en lien les minimas complets :
https://halterophiliefrance.fr/minima-halterophilie/
Article écrit par Thomas LE SOLEU
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